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mercredi 6 avril 2011

Guérir de la blessure primale

Extrait du livre
«The Diamond in Your Pocket :
Discovering Your True Radiance» de Gangaji

Traduction : Bertrand Coquoz


Si vous désirez la liberté,
vous devez être prêt à faire face à ce que vous avez fui en la cherchant.

En général, les gens fuient une douleur diffuse, souvent une douleur ancienne provenant de besoins non satisfaits dans l'enfance. Elle peut revêtir à la fois des aspects physiques et psychologiques. Elle peut être associée à une histoire, ou n'être qu'un champ énergétique, comme une impression négative ou de l'appréhension.
Chaque vie contient de multiples blessures, même celle des plus privilégiés d'entre nous.
A moins que vous n'arriviez à vous dissocier de la vie, tout l'éventail des blessures humaines est présent en vous, sous une forme ou l'autre. Certains réussissent à recouvrir leur psychisme ou leurs blessures émotionnelles et physiques de pansements, tout en poursuivant simplement leur vie quotidienne.
Mais je doute que quelqu'un réussisse à annihiler ses blessures totalement.
Cet échec est en soi une bonne chose, car il signifie que la blessure demande de l'attention, à l'instar du gravier dans une chaussure qui gêne tant qu'on ne s'en est pas occupé.
Bien entendu, nous cherchons à nous débarrasser de cette douleur centrale de différentes manières, à la fois mentales et matérielles. La plupart des activités mentales servent en premier lieu à fuir cette blessure primale et tout ce qui la concerne.
Il arrive aussi que nous nous tournions vers la vie spirituelle dans l'espoir qu'un enseignement ou une illumination particulière nous soulagent de notre blessure. Nous cherchons à faire ce que l'enseignement ou l'enseignant dit, et nous le répétons inlassablement, en espérant que la souffrance sera éliminée.

Étonnamment, un vrai enseignant et un véritable enseignement vous conduisent sans pitié et avec la plus grande compassion directement au cœur de la blessure.
La blessure la plus profonde et la plus essentielle n'a pas de nom.
Vous pouvez l'appeler « condition humaine ». ou « existence conditionnée » ou « le fait de souffrir ».
L'instinct de fuite est puissant, mais c'est pourtant lui qui vous ramène finalement au point de départ, à la rencontre de votre blessure. Vous mûrissez au travers de vos diverses tentatives de fuite, pour finalement constater que la même blessure est toujours là, qui vous attend.
On fait souvent appel à la psychothérapie pour tenter de guérir les blessures.
Le travail psychologique a son utilité, en particulier dans la culture occidentale qui est une culture psychologique.
Ce travail peut être utile pour développer une maturation de l'esprit, et voir le fonctionnement des mécanismes particuliers et des réactions routinières. Mais cela ne mènera pas plus loin. Tout en permettant des prises de conscience étonnantes et salutaires, la psychothérapie n'atteint pas le vrai fondement de la souffrance. Elle peut nous aider à découvrir que, malgré toutes nos connaissances psychologiques ou mentales, le fondement de la souffrance perdure ; et dans ce sens, c'est déjà une aide énorme.
Et à ce point précis, vous pouvez vous demander : Mais alors, qu'est-ce qui va bien pouvoir enlever cette souffrance ?
Si vous avez travaillé sur vous pendant vingt, quarante ou cinquante ans en psychothérapie et que le fondement de la souffrance est toujours en place, c'est qu'une chose essentielle doit encore être révélée.
Guérir les blessures est une bonne chose. Il existe un traitement pour chaque blessure et toutes les blessures qui peuvent être soignées devraient l'être.
Ce qui pose problème, c'est de croire que la guérison va vous apporter la vérité.
Le traitement s'adresse à la blessure émotionnelle, physique ou mentale : il ne s'occupe pas et ne permet pas de découvrir ce qui est par essence entier, pur, libre et en paix.
La vérité est déjà là, indépendamment de l'état de votre corps, de vos émotions, de votre esprit ou de vos conditions de vie.

Je vous invite à cesser de chercher à vous libérer de la souffrance pour un instant.
Je ne vous demande pas de devenir insensible à la souffrance, ou de glisser dans le désespoir.
Je vous invite à cesser de chercher quelque chose dans l'intention de vous délivrer de vous-même.