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vendredi 14 octobre 2011

La Compassion pour soi

Extrait du livre « Un soudain coup de tonnerre»
d'Osho


Si vous ne vous aimez pas, vous ne serez jamais capable d'aimer quelqu'un d'autre.
Si vous n'êtes pas aimant envers vous-même, vous ne pouvez pas être aimant envers autrui.
Vos prétendus saints, qui sont tellement durs envers eux-mêmes, ne font que prétendre aimer les autres. Ce n'est pas possible, psychologiquement, c'est impossible.
Si vous ne pouvez pas être aimant avec vous-même, comment pouvez-vous être aimant envers autrui ?

Tout ce que vous êtes envers vous-même, vous l'êtes envers les autres.
Faites-en un principe de base. Si vous vous détestez, vous détesterez les autres et l'on vous a appris à vous détester. Personne ne vous a jamais dit: "Aime-toi !"
L'idée même semble absurde ; s'aimer soi-même ? L'idée même n'a pas de sens, s'aimer soi-même ? Nous pensons toujours que pour aimer, quelqu'un d'autre est nécessaire.
Mais si vous ne l'apprenez pas avec vous-même, vous ne serez pas à même de le pratiquer avec autrui. L'on vous a répété, constamment conditionné : "tu n'as aucune valeur".
De tous les côtés l'on vous a démontré, l'on vous a dit, que vous êtes sans valeur, que vous n' êtes pas tel que vous devriez être, que vous n'êtes pas accepté tel que vous êtes.
Il y a de nombreux: "tu devrais" suspendus sur votre tête et ces : "tu devrais" sont presque impossibles à accomplir. Et lorsque vous ne pouvez pas les accomplir, lorsque vous échouez, vous vous sentez condamné. Une haine profonde surgit en vous contre vous-même.

Comment pouvez-vous aimer les autres ?
Si plein de haine, où allez-vous trouver de l'amour ?
Aussi, vous ne faites que prétendre, vous faites seulement semblant d'être amoureux. En profondeur, vous n'êtes amoureux de personne ; vous ne pouvez pas l'être. Ces prétentions sont bonnes pendant quelques jours, puis la couleur disparaît, puis la réalité s'affirme.

Chaque liaison amoureuse traverse des écueils. Tôt ou tard, chaque liaison amoureuse devient très contaminée. Et comment s'empoisonne-t-elle autant ? Les deux partenaires prétendent s'aimer, tous deux continuent à dire qu'ils s'aiment. Le père dit qu'il aime l'enfant ; l'enfant dit qu'il aime le père. La mère dit qu'elle aime sa fille et la fille continue à dire la même chose. Les frères disent qu'ils s'aiment. Le monde entier parle d'amour, chante l'amour… et pouvez-vous trouver un autre monde aussi absent d'amour ? Pas un iota d'amour n'y existe et il y a des montagnes de paroles d'amour, des himalayas de poésie sur l'amour.

Il semble que toutes ces poésies soient simplement des compensations. Puisque nous ne pouvons pas aimer, nous devons d'une façon ou d'une autre croire que nous aimons ; par la poésie, la chanson. Ce dont nous manquons dans la vie, nous le mettons dans la poésie. Ce dont nous continuons à manquer dans la vie, nous le mettons dans les films, dans les romans. L'amour est absolument absent, parce que le premier pas n'a pas encore été fait.

Le premier pas est : acceptez-vous tel que vous êtes ; laissez tomber tout les: "je devrais".
Ne portez aucun "il faudrait, je devrais" dans votre coeur ! 
Vous n'avez pas à être quelqu'un d'autre ; la vie ne s'attend pas à ce que vous fassiez quelque chose qui ne vous appartient pas. Vous avez simplement à être vous-même.
Détendez-vous et soyez simplement vous-même.
Soyez respectueux envers votre individualité et ayez le courage de signer avec votre propre signature ; ne continuez pas à copier les signatures des autres. La vie ne s'attend pas à ce que vous deveniez un Jésus ou un Bouddha ou un Ramakrishna ; elle s'attend simplement à ce que vous vous deveniez vous-même. Il est heureux que Ramakrishna n'ait jamais essayé de devenir quelqu'un d'autre; ainsi, il est devenu Ramakrishna. Il est heureux que Jésus n'ait jamais essayé de devenir comme Abraham ou Moïse, il est devenu Jésus. Il est heureux que Bouddha n'ait jamais tenté de devenir un Patanjali ou un Krishna ; c'est pourquoi il est devenu Bouddha.
Lorsque vous n'essayez pas de devenir un autre, alors vous vous détendez simplement ; alors une grâce surgit, alors vous êtes plein de grandeur, de splendeur, d'harmonie... parce qu'il n'y a alors aucun conflit ! Nulle part où aller, rien à se battre contre; rien à forcer, à vous imposer violemment à vous-même. Vous devenez innocent.

Dans cette innocence, vous ressentirez compassion et amour pour vous-même.
Vous serez si heureux avec vous, que même si Dieu vient et frappe à votre porte et vous dit: "Voudrais-tu devenir quelqu'un d'autre ?" vous lui répondrez: "Es-tu devenu fou ?! Je suis parfait ! Merci, mais n'essaie plus jamais ce gendre de chose, je suis parfait tel que je suis !".
Lorsque vous pouvez dire à Dieu: "Je suis parfait tel que je suis, je suis heureux comme je suis", c'est ce qu'en Orient nous appelons shraddha, la confiance ; alors vous vous êtes accepté et dans l'acceptation de vous-même vous avez accepté votre créateur.
En vous niant vous-même, vous niez votre créateur.

Si vous allez voir un tableau de Picasso et dites : "C'est faux, c'est raté et cette couleur aurait dû être comme ça", vous niez Picasso. Dès que vous dites : "Je devrais être comme ça", vous essayez d'améliorer Dieu. Vous lui dites: "Tu as commis des erreurs; je devrais être comme ça et Tu m'as fait comme cela". Vous essayez d'améliorer Dieu. Ce n'est pas possible, votre lutte est vaine, vous vous condamnez à l'échec.
Et plus vous échouez, plus vous vous détestez. Plus vous échouez, plus vous vous sentez condamné. Plus vous échouez, plus vous vous sentez impuissant. Et de cette haine, de cette impuissance, comment la compassion peut-elle surgir ? La compassion surgit lorsque vous êtes parfaitement enraciné dans votre être. Lorsque vous exprimez: "Oui, c'est ainsi que je suis". Vous n'avez aucun idéal à accomplir et immédiatement l'accomplissement commence à se produire !

Les roses fleurissent si belles parce qu'elles n'essaient pas de devenir des lotus.
Et les lotus fleurissent si beaux parce qu'ils n'ont pas entendu les légendes des autres fleurs.
Tout dans la nature va si merveilleusement en harmonie, parce que personne n'essaie de rivaliser avec quelqu'un, personne n'essaie de devenir un autre. Tout est comme il doit être.

Voyez clairement cela ! Soyez simplement vous-même et rappelez-vous que vous ne pouvez pas être autre chose, quoi que vous fassiez. Tout effort est futile, vous avez juste à être vous-même.
Il y a seulement deux façons d'être. L'une en rejetant ; vous pouvez rester le même; en condamnant, vous pouvez rester le même. L'autre en acceptant ; en capitulant, en ayant du plaisir, en célébrant, vous pouvez être le même. Votre attitude peut être différente, mais vous allez rester tel que vous êtes, la personne que vous êtes. Une fois que vous vous acceptez, la compassion surgit et ensuite vous commencez à accepter les autres !

Avez-vous observé, il est très difficile de vivre avec un saint, très difficile.
Vous pouvez vivre avec un pécheur ; vous ne pouvez pas vivre avec un saint parce qu'un saint vous condamnera continuellement; par son geste, par ses yeux, la manière dont il vous regardera, la manière dont il vous parlera. Un saint ne parle jamais avec vous ; il vous parle; il ne fait pas que simplement vous regarder, il a toujours quelque idéal dans ses yeux, un nuage, il ne vous voit jamais. Il a quelque chose de lointain et il ne cesse de vous y comparer… et, bien sûr, vous êtes toujours en dessous. Son regard même fait de vous un pécheur. Il est très difficile de vivre avec un saint… parce qu'il ne s'accepte pas lui-même, comment peut-il vous accepter ? Il a beaucoup de choses en lui, il ressent des notes discordantes et il croit qu'il doit aller au-delà. Bien sûr, il projette les mêmes choses sur vous en les magnifiant.

Mais selon moi, seule une personne qui s'est acceptée et qui dans son acceptation a accepté le monde entier, est une personne sainte. Pour moi, cet état d'âme est celui de la sainteté : l'état d'acceptation totale. Et cela guérit, c'est thérapeutique. Être simplement avec quelqu'un qui vous accepte totalement est thérapeutique. Cela vous guérira.