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vendredi 18 août 2017

Comment garder son coeur ouvert, alors qu’il peut être brisé chaque jour ?

Grande est la tristesse en mon coeur en découvrant les attentats frappant l'Espagne depuis hier...
Comme des milliers d'entre nous, mon coeur s'est brisé au moment où j'ai appris la nouvelle : tristesse en pensant aux victimes, à leurs familles, à leurs proches...
Tristesse en me reliant à tout ce que l'ignorance et la poursuite d'intérêts personnels peuvent générer comme violence pour le collectif...
Comme bon nombre d'entre nous, des parts de moi se sentent bien démunies face à ces expressions de violence meurtrière qui frappent depuis des années partout dans le monde.

En ces moments-là, je prends le temps de les accueillir, avec douceur, avec tendresse, je ne me dis pas "Tout est parfait, c'est la Vie qui joue avec elle-même" ou d'autres phrases toutes faites issues d'une spiritualité mal comprise qui serait déconnectée de la réalité de notre humanité.
J'accueille toutes les parts qui s'expriment en moi : celles qui expriment leur colère face à la folie des hommes, celles qui sont désespérées de la lenteur de l'évolution de la conscience humaine, celles qui pleurent en silence, sans rien dire...Je vois combien ma tristesse est profonde, à la fois en lien avec les victimes, mais aussi en lien avec les réactions de violence et de haine que ces attentats suscitent.
Tristesse de voir la boucle de la violence s'alimenter ainsi.

Mon réconfort, en ces moments-là, est de choisir de garder mon coeur ouvert, alors même qu'il est brisé. Je pourrais choisir de fermer mon coeur, en croyant les jugements qui me traversent sur les personnes ayant perpétré ou commandité ces attentats.
Mais je sais que je contribuerai alors, ce faisant, à nourrir la violence que je déplore...
Je choisis donc de vivre cette douleur-là, de rester avec mon coeur brisé, en accueillant tout ce qu'il exprime : c’est pour moi une douleur plus douce que celle d’être coupée, en fermant mon coeur, de la source d’amour qui le traverse.
Je choisis de vivre cette douleur-là, car, en me donnant les moyens de l’accueillir, l’amour que je goûte me permet de conserver la capacité à me relier de cœur à cœur avec moi-même et avec tous les êtres.

A partir de là, je ne me dis toujours pas que "Tout va bien, j'aime tous les êtres humains, tout est parfait"... car je veux être réaliste avec tout ce qui se vit en moi et prendre en compte les parts de moi ne trouvent pas du tout que "tout est parfait".
Au lieu de faire cela, je prends le temps de regarder quelle action concrète, je pourrais poser, en cet instant, pour contribuer à manifester le monde de paix dans lequel j'aspire à vivre : juste là, rédiger ce texte est ma première action du jour en ce sens.

Je fais le voeu que ce petit texte soit un soutien pour toutes celles et ceux d'entre vous qui ont le coeur brisé depuis hier soir et qui n'ont cependant pas de joie à nourrir le cercle de la violence.

Pour approfondir sur ce thème, vous pouvez lire cet interview que Regard Bouddhiste avait réalisé avec moi, après les attentats du Bataclan en 2015 : http://bit.ly/coeurbriseouvert

Pour découvrir ce que Marshall Rosenberg, père de la Communication NonViolente, dit au sujet de ce type de situations : http://bit.ly/laquestionduterrorisme

De mon coeur brisé ouvert au vôtre, avec amour,

Isabelle Padovani
www.communification.eu